Le Dojo
Le Dojo
Le Dojo est l'endroit où l'on pratique la Voie des Arts Martiaux.
C'est là où l'on laisse dehors toutes ses contingences et contraintes de la vie ordinaire pour changer d'univers.
Le Dojo demande, mais souvent ça s'impose tout seul, le respect (des kamis, du senseï, des anciens, du lieu lui-même), la discipline et la concentration (suivi des règles et implication dans l'exécution de celles-ci), l'écoute et l'observation (du senseï, de ses partenaires), le calme et la sérénité.
Les différents saluts que l'on exécute en entrant et en sortant du Dojo, qui peuvent paraitre un peu superflus, sont en fait une manière d'effectuer une transition entre l'état diffus, voire confus, plein de contraintes, de conflits, de doutes de notre vie quotidienne et l'état de calme, de concentratation et d'implication que l'on doit avoir pendant la séance de travail au Dojo.
De plus, cela marque le respect du lieu, où chacun doit se comporter justement, et "sanctuarise" en quelque sorte l'endroit.
Architecture du Dojo : Comme toute oeuvre japonaise, le Dojo n'échappe pas à la règle dichotomique de l'évident et du caché, de l'apparence et du spirituel, du social et de l'intime. Pour le visiteur, le Dojo n'est ni plus ni moins qu'une salle où l'on pratique une activité sportive, avec quatre murs, un parquet ou un tatami et des vestiaires à coté. Il est vrai que de nos jours, les dojos se trouvent dans des salles de sport, souvent de basket ou de volley, qui ne prétend pas à des considérations d'ordre spirituel.
Pour le pratiquant cependant, le dojo n'est pas seulement une salle de sport, loin de là! C'est la transposition moderne des dojos anciens, véritables temples, où chaque détail de conception avait sa signification propre.
Opposé à la porte d'entrée, située sur le mur appelé shimosa, le mur du fond , ou shomen, reçoit le kamiza : un petit autel, des photos, des statuettes, des calligraphies destinés à honorer les kamis (les maitres, ayant presqu'un statut de saints, dans la pure tradition shinto) de la discipline. Un shinden surélevé se situe aussi là traditionnellement, pour recevoir les hôtes de marque : le fondateur du ryu ou mieux encore, l'Empereur lui-même!
Lorsque l'on regarde le shomen, là où se trouvent les kamizas, le mur de droite s'appelle le joseki, celui de gauche le shimoseki.
Les pratiquants s'installent coté shimoza, par ordre d'ancienneté décroissante depuis le joseki à droite vers le shimoseki à gauche. De même, les pratiquants les plus âgés s'entrainent sur le coté joseki, les juniors coté shimoseki. Celui qui reçoit une technique tourne le dos au kamiza, celui qui attaque (shidachi) lui fait face.
Cet arrangement n'est pas anodin. En effet, dans le Japon médiéval, il n'était pas rare que les différentes écoles (ryus) de combat s'affrontent, pour démontrer leur supériorité respectives, et quelquefois, des descentes inopinées d'une école rivale pouvaient amener à l'anéantissement complet d'un dojo, et donc de son école, et la gloire et les contrats futurs des seigneurs de guerre pour le clan vainqueur. Donc, en cas d'agression, le premier front était celui des éléves, qui ralentissaient ou arrêtaient l'agresseur, laissant le temps au(x) maitre(s) de préparer leur défense.
Etiquette Des règles trés strictes d'étiquette (reishi) sont définies pour entrer, s'installer, saluer, manipuler les armes, communiquer, sortir, etc..