Le Ki rationnel
Le Ki : mythe ou réalité ?
La notion de Ki nous vient du Japon. Originaire sans doute de l'Inde, (prana), elle s'est déplacée en se transformant quelque peu en Chine (qi ou tchi), puis en Ki lors de son assimilation par le Japon.
Prana, qi et ki évoquent, dans chacune des langues concernées la notion de fluide, de souffle, d'énergie. C'est en quelque sorte le support de l'énergie du cosmos qui permet les échanges de ladite énergie entre les différentes entités du monde.
Bien entendu, à partir d'une telle imagerie se sont développés tout un tas de courants de pensées philosophiques et religieuses, en abscence de pensée scientifique, qui ont pour noms hindouisme, bouddhisme, zen, shintoïsme,...
Nous allons essayer de nous abstraire de la composante religieuse et philosophique de la notion de Ki pour ne nous attacher que sur les aspects théoriques et pratiques que l'on peut observer.
Démystification
Si l'on enlève le contenu religieux et parfois mystique de la littérature sur le Ki, que nous reste t'il?
Un concept qui stipule que les flux d'énergies : air, flux nerveux, énergie alimentaire, gravité, lumière sont partie intégrante de la nature de l'homme.
Il y a peu à redire à cela! On peut même ajouter que l'univers entier est traversé de flux d'énergies considérables. L'univers est donc plein de Ki!
Beaucoup des interprétations religieuses et mystiques s'appuient sur ce postulat.
Plus sérieusement, on peut se restreindre aux flux d'énergies directement accessibles à l'homme :
L'air : c'est lui qui nous apporte, via la respiration, l'oxygène (et quelques autres gaz) nécessaire à nos cellules (ATP,..) pour fonctionner et permettre par combustion l'assimilation de l'énergie contenue dans l'alimentation.
Les flux nerveux : générés par les cellules spécialisées que sont les neurones, ils ont besoin également de l'oxygène pour fonctionner. Les cellules nerveuses constituent un réseau incroyablement dense et complexe, qui va des terminaisons nerveuses des bouts de doigts, des organes, des capteurs (vision, ouie, gout, toucher, odorat) jusque, via la moelle épinière, au cerveau, ou plutot aux 3 cerveaux : reptilien, limbique et néocortex.Nous possédons environ 100 milliards de neurones, chacun possédant entre 100 à 10 000 dendrites de connexion à ses voisins proches ou distants (certains axones peuvent mesurer près d'un mêtre!). Cette incroyable connectivité (le nombre de combinaisons de 100 milliards et de 10 000 est un nombre ...très grand!) est ce qui donne à l'homme ses capacités exeptionnelles parmi les mammifères.
L'alimentation nous apporte les éléments nutritifs nécessaires, après transformation en énergie par combustion interne, au maintien de notre équilibre global.
La gravité est ce qui maitien, équilibre et rapproche les corps physiques entre eux. C'est une donnée fondamentale de la dynamique de l'univers. C'est une courbure de l'espace temps provoquée par la masse (donc l'énergie) des corps. Eh! oui, votre propre corps courbe l'espace-temps juste autour de vous! (pas beaucoup certes).
La lumière est le vecteur "universel" primaire de l'énergie, sous quelque forme que ce soit. Elle apporte chaleur, clarté, photosynthèse (production d'oxygène), cycles jour nuit, etc...
On voit donc que les interprétations "cosmiques", cosmogoniques, mystiques ou religieuses de nos anciens sont aujourd'hui remplacées par une explication scientifique établie (ou à peu près; il reste encore tant à découvrir!). Néanmoins, il faut leur donner crédit de la découverte expérimentale (empirique?!) des effets de l'énergie sur l'environnement et sur l'homme en particulier.
Ces découvertes ont été bien entendu couvertes par le secret, qui permet d'obtenir, de garder et de développer son pouvoir. Rien d'étonnant à ce que ce soient des moines, bien à l'abri dans leurs retraites, qui furent les gardiens de ce savoir, ceux-ci en retirant un bénéfice en terme de puissance et d'influence sur la société et ses gouvernements.
Il est donc nécessaire de "démystifier" le sujet !
Démyhification
Le Ki, de par ses bienfaits, a été très tôt entouré d'un voile de mystère, propre à susciter toutes les interprétations. Depuis le bouddha capable de rester une éternité sans boire ni manger, en passant par les moines de shaolin l'utilisant dans leur wu shu, jusqu'aux samourais l'intégrant dans leurs arts martiaux et perpétuant la légende du cri (kiai) capable de paralyser, voire tuer l'adversaire.
Ces récits, arrivant de très loin, ont produit en occident un engouement exotique prononcé pour la chose orientale.
Or, il convient de traiter tous ces a-priori de manière sensée.
En gardant à l'esprit l'influence des mythes sur toutes, ou presque toutes, nos sociétés.
Mais qu'est-ce qu'un mythe ?
En cette année qui voit la mort de Claude Levy Strauss, grand analyste des mythes, nous ne saurions trop insister sur la lecture (ou relecture) de ses écrits.
Le mythe est un conte, dont le sujet principal est l'intégration d'un "commencement" aux tentatives d'explication du monde. Pour cela, il part des préoccupations immédiates: sociales, sociologiques, morales, économiques, politiques pour construire une "Histoire" de l'humanité (ou d'une frange de celle-ci) capable de remonter jusqu'à des racines divines qui les justifient.
Le mythe est la racine et donc la naissance du "sacré". Le sacré qui autorise ensuite toutes les variantes de la matérialisation du pouvoir : pouvoir sur les hommes, par séparation entre les profanes et les initiés, entre la plèbe et les prêtres, chamans et courtisans, pouvoir sur les évènements : établissement des règles de conduite sociale, du droit, des guerres contre les non croyants, pouvoir sur l'évolution : règles du mariage, de la fécondation, de l'éducation.
Il s'agit donc de "sortir" du conte de fées et d'analyser objectivement la part du réel et la part du mythe dans nos croyances ou certitudes.
Car il ne faut pas sombrer non plus dans le scientisme effréné, pour qui tout ce qui n'est pas mesurable n'existe pas. Or, il est aujourd'hui établi que le mesurable est une notion relative à manier avec précaution. Nous savons que toute mesure doit être associée à son degré d'incertitude, qui nous permet d'exploiter celle-ci dans un contexte donné. Par exemple, la mécanique newtonienne est parfaitement correcte dans la grande majorité de ses applications, son imprécision étant négligeable, mais est totalement fausse lorsque les référentiels se déplacent à grande vitesse, auquels cas, la mécanique relativiste s'applique. De même, dans le domaine de l'infiniment petit, une mécanique "probabiliste (quantique) est de mise, qui n'infirme pas la relativité, mais est "autre". A quand la TOE ( Theory Of Everything, Théorie du Tout)?
De même, une distinction entre les relations corps-esprit doit-elle être mesurée dans son "contexte"; s'agit-il de mesurer l'impact d'un virus, d'une bactérie, d'un dysfonctionnement d'un métabolisme, que nous sommes dans le domaine de la médecine classique, newtonienne en quelque sorte. S'agit-il de mesurer les fonctionnements et dysfonctionnements de l'esprit que nous entrons dans un domaine très relativiste, où le différentiel entre la dynamique sociale et individuelle et la dynamique culturelle prend une importance énorme.
Il n'y a pas d'un coté un monde purement mécaniste et de l'autre un monde purement spirituel. La réalité oscille entre les deux, et tout "l'art de vivre" consiste à essayer de se situer entre ces deux extrêmes, car nous sommes entre les deux, forcément; mais nous ne sommes pas tous dans le même "entre"!
La notion de Ki nous vient du Japon. Originaire sans doute de l'Inde, (prana), elle s'est déplacée en se transformant quelque peu en Chine (qi ou tchi), puis en Ki lors de son assimilation par le Japon.
Prana, qi et ki évoquent, dans chacune des langues concernées la notion de fluide, de souffle, d'énergie. C'est en quelque sorte le support de l'énergie du cosmos qui permet les échanges de ladite énergie entre les différentes entités du monde.
Bien entendu, à partir d'une telle imagerie se sont développés tout un tas de courants de pensées philosophiques et religieuses, en abscence de pensée scientifique, qui ont pour noms hindouisme, bouddhisme, zen, shintoïsme,...
Nous allons essayer de nous abstraire de la composante religieuse et philosophique de la notion de Ki pour ne nous attacher que sur les aspects théoriques et pratiques que l'on peut observer.
Démystification
Si l'on enlève le contenu religieux et parfois mystique de la littérature sur le Ki, que nous reste t'il?
Un concept qui stipule que les flux d'énergies : air, flux nerveux, énergie alimentaire, gravité, lumière sont partie intégrante de la nature de l'homme.
Il y a peu à redire à cela! On peut même ajouter que l'univers entier est traversé de flux d'énergies considérables. L'univers est donc plein de Ki!
Beaucoup des interprétations religieuses et mystiques s'appuient sur ce postulat.
Plus sérieusement, on peut se restreindre aux flux d'énergies directement accessibles à l'homme :
L'air : c'est lui qui nous apporte, via la respiration, l'oxygène (et quelques autres gaz) nécessaire à nos cellules (ATP,..) pour fonctionner et permettre par combustion l'assimilation de l'énergie contenue dans l'alimentation.
Les flux nerveux : générés par les cellules spécialisées que sont les neurones, ils ont besoin également de l'oxygène pour fonctionner. Les cellules nerveuses constituent un réseau incroyablement dense et complexe, qui va des terminaisons nerveuses des bouts de doigts, des organes, des capteurs (vision, ouie, gout, toucher, odorat) jusque, via la moelle épinière, au cerveau, ou plutot aux 3 cerveaux : reptilien, limbique et néocortex.Nous possédons environ 100 milliards de neurones, chacun possédant entre 100 à 10 000 dendrites de connexion à ses voisins proches ou distants (certains axones peuvent mesurer près d'un mêtre!). Cette incroyable connectivité (le nombre de combinaisons de 100 milliards et de 10 000 est un nombre ...très grand!) est ce qui donne à l'homme ses capacités exeptionnelles parmi les mammifères.
L'alimentation nous apporte les éléments nutritifs nécessaires, après transformation en énergie par combustion interne, au maintien de notre équilibre global.
La gravité est ce qui maitien, équilibre et rapproche les corps physiques entre eux. C'est une donnée fondamentale de la dynamique de l'univers. C'est une courbure de l'espace temps provoquée par la masse (donc l'énergie) des corps. Eh! oui, votre propre corps courbe l'espace-temps juste autour de vous! (pas beaucoup certes).
La lumière est le vecteur "universel" primaire de l'énergie, sous quelque forme que ce soit. Elle apporte chaleur, clarté, photosynthèse (production d'oxygène), cycles jour nuit, etc...
On voit donc que les interprétations "cosmiques", cosmogoniques, mystiques ou religieuses de nos anciens sont aujourd'hui remplacées par une explication scientifique établie (ou à peu près; il reste encore tant à découvrir!). Néanmoins, il faut leur donner crédit de la découverte expérimentale (empirique?!) des effets de l'énergie sur l'environnement et sur l'homme en particulier.
Ces découvertes ont été bien entendu couvertes par le secret, qui permet d'obtenir, de garder et de développer son pouvoir. Rien d'étonnant à ce que ce soient des moines, bien à l'abri dans leurs retraites, qui furent les gardiens de ce savoir, ceux-ci en retirant un bénéfice en terme de puissance et d'influence sur la société et ses gouvernements.
Il est donc nécessaire de "démystifier" le sujet !
Démyhification
Le Ki, de par ses bienfaits, a été très tôt entouré d'un voile de mystère, propre à susciter toutes les interprétations. Depuis le bouddha capable de rester une éternité sans boire ni manger, en passant par les moines de shaolin l'utilisant dans leur wu shu, jusqu'aux samourais l'intégrant dans leurs arts martiaux et perpétuant la légende du cri (kiai) capable de paralyser, voire tuer l'adversaire.
Ces récits, arrivant de très loin, ont produit en occident un engouement exotique prononcé pour la chose orientale.
Or, il convient de traiter tous ces a-priori de manière sensée.
En gardant à l'esprit l'influence des mythes sur toutes, ou presque toutes, nos sociétés.
Mais qu'est-ce qu'un mythe ?
En cette année qui voit la mort de Claude Levy Strauss, grand analyste des mythes, nous ne saurions trop insister sur la lecture (ou relecture) de ses écrits.
Le mythe est un conte, dont le sujet principal est l'intégration d'un "commencement" aux tentatives d'explication du monde. Pour cela, il part des préoccupations immédiates: sociales, sociologiques, morales, économiques, politiques pour construire une "Histoire" de l'humanité (ou d'une frange de celle-ci) capable de remonter jusqu'à des racines divines qui les justifient.
Le mythe est la racine et donc la naissance du "sacré". Le sacré qui autorise ensuite toutes les variantes de la matérialisation du pouvoir : pouvoir sur les hommes, par séparation entre les profanes et les initiés, entre la plèbe et les prêtres, chamans et courtisans, pouvoir sur les évènements : établissement des règles de conduite sociale, du droit, des guerres contre les non croyants, pouvoir sur l'évolution : règles du mariage, de la fécondation, de l'éducation.
Il s'agit donc de "sortir" du conte de fées et d'analyser objectivement la part du réel et la part du mythe dans nos croyances ou certitudes.
Car il ne faut pas sombrer non plus dans le scientisme effréné, pour qui tout ce qui n'est pas mesurable n'existe pas. Or, il est aujourd'hui établi que le mesurable est une notion relative à manier avec précaution. Nous savons que toute mesure doit être associée à son degré d'incertitude, qui nous permet d'exploiter celle-ci dans un contexte donné. Par exemple, la mécanique newtonienne est parfaitement correcte dans la grande majorité de ses applications, son imprécision étant négligeable, mais est totalement fausse lorsque les référentiels se déplacent à grande vitesse, auquels cas, la mécanique relativiste s'applique. De même, dans le domaine de l'infiniment petit, une mécanique "probabiliste (quantique) est de mise, qui n'infirme pas la relativité, mais est "autre". A quand la TOE ( Theory Of Everything, Théorie du Tout)?
De même, une distinction entre les relations corps-esprit doit-elle être mesurée dans son "contexte"; s'agit-il de mesurer l'impact d'un virus, d'une bactérie, d'un dysfonctionnement d'un métabolisme, que nous sommes dans le domaine de la médecine classique, newtonienne en quelque sorte. S'agit-il de mesurer les fonctionnements et dysfonctionnements de l'esprit que nous entrons dans un domaine très relativiste, où le différentiel entre la dynamique sociale et individuelle et la dynamique culturelle prend une importance énorme.
Il n'y a pas d'un coté un monde purement mécaniste et de l'autre un monde purement spirituel. La réalité oscille entre les deux, et tout "l'art de vivre" consiste à essayer de se situer entre ces deux extrêmes, car nous sommes entre les deux, forcément; mais nous ne sommes pas tous dans le même "entre"!